Présidentielle 2022: une démocratie en quête de nouveaux repères?

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L’élection présidentielle française de 2022 n’est pas sans dérouter quant à sa signification pour le processus démocratique du pays. Comme le montrent les contributeurs de ce volume, Emmanuel Macron a conduit sa communication électorale comme son mandat antérieur, avec une verticalité confondante : une entrée en campagne tardive, un programme de campagne a minima, une volonté inédite de contrôler le processus législatif qui allait suivre… 

La personnalisation extrême de cette élection en 2022, au détriment des canaux traditionnels de l’intermédiation politique entre gouvernants et  citoyens, n’est pas sans conséquences sur l’évolution de la démocratie en France, ne serait-ce que par la brèche qu’elle ouvre en faveur des programmes et des personnalités politiques populistes. 

2017, la présidentielle chamboule-tout. La communication politique au prisme du « dégagisme ».

L’élection présidentielle française de 2017 est une élection singulière à bien des égards, dont le résultat est jugé particulièrement « disruptif ». Le vainqueur, Emmanuel Macron, en est un candidat venu de nulle part, sans parti, sans aucune expérience électorale, que beaucoup moquaient pour son inexpérience au moment où il s’est lancé dans la bataille. A la lecture des contributions de ce volume, on s’aperçoit pourtant qu’Emmanuel Macron a suivi une stratégie de communication politique révélant qu’il avait bien compris l’épuisement des solutions de la classe politique traditionnelle. Une victoire chamboule-tout, certes, mais un chamboule-tout bien raisonné et pas si inattendu que cela, à la réflexion.

Présidentielle 2012. Une communication politique bien singulière.

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L’élection présidentielle française de 2012 a présenté de nombreuses singularités qui la distinguent nettement des précédentes du point de vue de la communication politique, comme le montrent dans cet ouvrage les chercheurs du Ceccopop et leurs partenaires étrangers réunis sous la férule de Philippe J. Maarek.

D’un point de vue institutionnel, d’une part, un président sortant dans le cadre du mandat réduit à cinq ans se représentait pour la première fois. Cela donna à cette élection l’aspect inhabituel d’un référendum sur un bilan de mandat de Nicolas Sarkozy, bien différent des élections précédentes. D’un point de vue conjoncturel, d’autre part, il est clair que sa personnalité a considérablement plus pesé que celle de ses prédécesseurs, qu’il s’agisse de sa façon « interventionniste » de gouverner ou de son exposition désinhibée de son intimité et de sa personne – face à un François Hollande qui avançait astucieusement sa « normalité ». Réseaux sociaux sur Internet et méthodes « classiques » de communication revisitées ont en outre exacerbé ces singularités. 

La communication politique de la présidentielle de 2007

La victoire de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2007 était-elle aussi prévisible que sa candidature ? Quelles sont les raisons de l’émergence de Ségolène Royal comme candidate socialiste, puis de sa défaite ? Pourquoi une communication fondée sur l’idée « classique » de représentation des citoyens par celui qu’ils élisent a-t-elle pu l’emporter face à une communication politique plus « moderne » fondée sur l’idée de participation ?

La communication politique française après le tournant de 2002

Maintes explications furent données de la défaite au premier tour des élections présidentielles 2002 de Lionel Jospin, qui vint « Comme un coup de tonnerre ».

Ce livre, issu du séminaire de recherche 2002-2003 du Centre d’études comparées en communication politique et publique (Ceccopop) de l’Université Paris 12 Val de Marne en donne quelques clefs sous l’angle de la communication politique. Les approches méthodologiques et intellectuelles différentes de ses seize auteurs ou co-auteurs se recoupent pour donner un état souvent neuf de la communication politique moderne en France.

Sont explicitées la notion de « dessillement » d’un électorat, qui n’est plus dupe des stratégies de communication des hommes politiques, ou l’influence des nouveaux « médias informatisés ». Plusieurs auteurs exposent l’impéritie des sondages en France qui en fait de nouveaux artéfacts dangereux, produisant un effet opacifiant et manipulateur. Du positionnement faussement décalé et très étudié d’Olivier Besancenot à l’incohérence de la posture de communication de Lionel Jospin, les campagnes des candidats sont passées au crible afin d’indiquer les évolutions qu’elles traduisent. L’ouvrage amène ainsi à se poser la question des limites de la professionnalisation de la communication politique moderne, devenue presque un danger pour la démocratie si elle est mal maîtrisée.

Des analyses italiennes, espagnoles et québécoises complètent cet ouvrage, en montrant notamment comment les médias de nos deux voisins ont tenté d’exorcicer le risque qu’une situation analogue se reproduise chez eux. L’influence du 21 avril sur le résultat des élections régionales de 2004 est également évoquée.