Parlement européen

ÉLECTIONS EUROPÉENNES 2019 : BANALISATION OU CRÉATIVITÉ
DE LA COMMUNICATION POLITIQUE ‘?

2019 EUROPEAN ELECTIONS: BANALIZATION OR CREATIVITY OF POLITICAL COMMUNICATION’?

LE 1er JUILLET 2019
Université Côte d’Azur, UFR LASH, salle du Conseil

15h à 16h15Accueil des participants / Participants welcome
16h30 – Ouverture / Keynote
Espace public européen et élections européennes: médis et communication politique en mutation?
Peter Gross, University of Tennessee, USA
17h à 18h30 Atelier 1: Enjeux nationaux ou enjeux européens ?
Président:  Alexander Frame, Université de Bourgogne Franche-Comté, France
Just in time – Comparing party professionalization in different EU campaign contexts in Sweden 2009–2019 
Kajsa Falasca & Lars Nord, Midwestern University, Suède
Entre Facebook et parole télévisuelle : quels recadrages des enjeux européens dans l’espace politique roumain?
Camelia Beciu & Mirela Lazar, Université de Bucarest, Roumanie
Crise de l’Européisme et tensions entre partis nationaux en Italie : Mouvement 5 Etoiles et Lega en campagne électorale permanente 
Valentina Tirloni, Université Nice Sophia Antipolis, France 
18h45 – Cocktail
Rencontre avec les membres du Sic.Lab Méditerranée


LE 2 JUILLET 2019
Centre Universitaire Méditerranéen de Nice

9h à 9h30Accueil des participants / Participants welcome
9h30 à 12h30Atelier 2 : Le populisme au croisement des campagnes à travers l’Europe
Président: Philippe J. Maarek, Université Paris Est-UPEC, ISCC et CECCOPOP, France
Le populisme « digital » : pratiques de discours politique dans le contexte des élections européennes. Une approche comparative 
Nicoleta S. Pandelea, Université de Bucarest, Roumanie D’une cible électorale en construction sur fond d’urgence sociale : le cas des « gilets jaunes » et de la « politique liquide » des candidats français aux Européennes Faïza Naït-Bouda, Université Nice Sophia Antipolis, France 
Élections européennes 2019 et médiatisation des partis populistes-nationalistes : comparaison des presses françaises, italiennes et belges. Amandine Astic-Rouah, Université Nice Sophia Antipolis, France 
Entre gilets jaunes, verts et rouges ou le comeback annoncé des écologistes en Belgique ?
François Antoine, Chef du service Archives de l’État à Bruxelles, Belgique 
Au croisement des contre-discours, Viktor Orbán, figure centrale de la campagne des élections européennes de 2019 
Renáta Varga, Université de Lille, France

12h30 à 14h – Pause déjeuner

14h à 16h30 Atelier 3 :  Les instruments de communication des campagnes: innovation ou simple professionalisation?
Président Nicolas Pelissier, Université Nice Sophia Antipolis, France
Communication politique audiovisuelle et participation citoyenne sur les plateformes numériques : du nouveau dans le débat politique ? A propos des élections européennes en Grèce
Ioanna Vovou, Université Panteion de Sciences Sociales et Politiques d’Athènes
Do political ads matter? 2019 European Elections: Political Advertising in Spain
Teresa Sadaba, Université de Navarre à Pampelune, Espagne
& Mathias Jove, Université Complutense de Madrid, Espagne
The elections to the European Parliament in Spain: new actors, new channels, unvarying agenda?
Marta Rebolledo, Jordi Rodríguez-Virgili & Aurken Sierra, Université de Navarre à Pampelune, Espagne
Les élections européennes 2019 : premiers constats croisés des campagnes sur Twitter, en Allemagne, en Belgique en France et en Italie
Alexander Frame & Gilles Brachotte, Université de Bourgogne Franche-Comté, France 
European Election Monitoring Centre: trends and changes of the European Elections campaign 2019
Edoardo Novelli, Università degli Studi Roma TRE, Italie

16h30 à 17h30  Table-ronde: Premières conclusions
Présidents/Chairs.

Présidents :  Philippe J. Maarek, Université Paris Est – UPEC
& Nicolas Pelissier, Université Nice Sophia Antipolis, France
Rapporteure : Donatella Campus, Università di Bologna, Italie
Discussion générale

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Les élections au Parlement européen ont été considérées de longue date comme des élections « de second ordre » (Reif & Schmitt, 1980). Deux facteurs principaux ont été avancés pour justifier cette appréciation : le bas niveau persistant de la participation à ce vote dans la plupart des pays de l’Union européenne et la faiblesse du Parlement européen par rapport aux compétences et aux pouvoirs des différents parlements nationaux. De ce fait, les partis politiques de gouvernement ont quelque peu délaissé ces élections, souvent perçues par l’opinion comme une « voie de garage » pour hommes et femmes politiques en bout de course ou mal en cour. Cependant, les partis politiques marginaux, ou représentant les extrêmes de l’échiquier politique, ont profité du faible investissement des partis de gouvernement pour faire entendre leur voix et faire progresser leurs idées.

Si les élections européennes de 2014 n’ont pas directement changé la donne, l’influence de ce vote est loin d’avoir été négligeable. En effet, la communication politique des partis marginaux et extrêmes au cours de cette élection a marqué l’opinion par ses accents encore plus démagogiques et populistes que précédemment, qu’il s’agisse des discours attaquant l’Union européenne et ses institutions bruxelloises, ou de ceux s’opposant à l’immigration ou prônant le retour aux frontières nationales, et ce, avec parfois une violence que l’on n’avait pas connue depuis la première moitié du Vingtième siècle. Plus que jamais, les partis de gouvernement ont été désignés comme « complices » de cet abandon de souveraineté.

A partir de cette dénonciation frontale des partis de gouvernement, mais aussi des idées de consensus politique inhérentes aux débats habituels des démocraties, la communication politique des élections européennes de 2014 est devenue le terrain d’essai de plusieurs partis aux ressorts démagogiques, fréquemment caractérisés comme « populistes », lesquels ont profité de cette tribune pour se faire entendre et pour prendre par la suite le pouvoir dans plusieurs pays de l’Union européenne. On peut aussi entrapercevoir dans ce mouvement la naissance de l’idée de « dégagisme », qui a fait le bonheur ultérieur de certains nouveaux venus sur les échiquiers politiques de plusieurs pays de l’Union, avec en particulier l’arrivée au pouvoir « hors partis » d’Emmanuel Macron en France en 2017.

L’observation des flux de communication politique des élections européennes de 2014 a ainsi permis de montrer que leur statut de « second ordre » était devenu sujet à caution : si leur résultat immédiat – la composition du Parlement européen – n’a en somme guère changé fondamentalement par rapport au passé, l’influence de ces élections sur les votes internes qui ont suivi dans les pays de l’Union est loin d’avoir été négligeable. 

Ce colloque a proposé à ses contributeurs de dresser un premier bilan de la communication politique des élections européennes 2019 en approfondissant en particulier trois pistes de réflexion :

– l’analyse comparative des stratégies et tactiques de communication politique de la campagne dans l’Union européenne, au travers de l’ensemble des instruments et méthodes de communication, y compris les emplois subversifs éventuels des réseaux sociaux et l’usage délibéré de fake news;

– la mise en relation des contenus et programmes avec l’évolution politique de nombre de pays de l’Union depuis les précédentes élections européennes, ce qui amènera à considérer l’équilibre entre enjeux nationaux et enjeux européens, certaines semblant bien devenir cruciales pour les gouvernants en place (à commencer par la France);

– enfin, l’évaluation du caractère « disruptif », ou au contraire plus classique, de cette communication politique à l’échelle européenne; va-t-on assister à une banale pratique de la communication politique au sein des pays de l’Union, ou au contraire la diversité et le morcellement des paysages politiques et l’essor accru des réseaux sociaux vont-ils susciter innovation et créativité ?

Ces questions centrales ont fait l’objet du colloque international de communication politique comparée qui s’est tenu à Nice, les 1er et 2 juillet 2019, dans le cadre d’une coopération entre le laboratoire Sic.Lab Méditerranée de l’Université Côte d’Azur (www.siclab.fr) et le Centre d’Etudes Comparées en Communication Politique et Publique (www.ceccopop.eu). Cette manifestation scientifique a réuni chercheurs, enseignants-chercheurs et professionnels de la communication sur le Campus Carlone de la Faculté LASH de l’Université Côte d’Azur et au Centre Universitaire Méditerranéen, situé sur la Promenade des Anglais.

Le colloque était organisé par Philippe J. Maarek, Professeur spécialisé en Communication Politique à l’Université Paris Est Créteil (UPEC), ancien Président des Sections de Recherche en Communication Politique de l’IPSA et de l’IAMCR/AIERI, membre associé du Sic.Lab et directeur du CECCOPOP. Il en a assuré la coordination scientifique en coopération avec Nicolas Pelissier, Professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Côte d’Azur et Directeur de Sic.Lab Méditerranée (EA 3280).

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Scientific Board / Conseil Scientifique

Françoise Albertini, Université de Corse, France
Paul Baines, Cranfield University, Royaume-Uni/United Kingdom
Camelia Beciu, Université de Bucarest, Roumanie/Romania
Donatella Campus, Università di Bologna, Italie/Italy
Maria-José Canel, Université Complutense, Espagne/Spain
Eric Dacheux, Université de Clermont Auvergne, France
Alex Frame, Université de Bourgogne, Dijon, France
Lutz Hagen, Université Technique de Dresde, Allemagne/Germany
Denisa Hejlova, Charles University, République Tchèque/Czech Republic
Christina Holtz-Bacha, Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg, Allemagne/Germany

Karolina Kok-Michalska, Audiencia, France
Darren Lilleker, Bournemouth University, Royaume-Uni/United Kingdom
Eric Maigret, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, France
Pascal Marchand, Université de Toulouse 3, France
Anna Matušková-Shavit, Charles University, République Tchèque/Czech Republic
Lars Nord, Midwestern University, Suède/Sweden
Paul Rasse, Université Côte d’Azur, France
Jordi Rodriguez Virgili, University of Navarra in Pamplona, Espagne/Spain
Brigitte Sebbah, Université de Toulouse 3, France
James Stanyer, University of Loughborough, Royaume-Uni/United Kingdom
Ioanna Vovou, Panteion University, Grèce/Greece
Claes de Vreese, University of Amsterdam, Pays-Bas/Netherland
Małgorzata Winiarska-Brodowska, Jagellon University, Pologne/Poland


Elections to the European Parliament have long been considered « second class » elections (Reif & Schmitt, 1980). Two main factors have been put forward in order to justify this assessment: the persistent low level of participation in this election in most of the European Union countries and the weakness of the European Parliament in regard to the capabilities and powers of the different national parliaments. As a result, mainstream political parties – in office locally sooner or later – have somewhat neglected these elections, often perceived by the public at large as a « sideline » for politicians having lost momentum or at the end of their careers. However, marginal political parties, or those representing the extremes of the political spectrum, have benefited from the weak investment of mainstream parties, making their voices heard and advancing their ideas.

While the 2014 European elections did not directly change the situation, the influence of this vote is far from negligible. Indeed, the political communication of the marginal and extreme parties during this election has influenced the opinion of its tone even more demagogic and populist than before, with speeches attacking the European Union and its Brussels institutions, or those opposed to immigration or advocating a return to national borders, sometimes with some violence unheard since the first half of the 20th century. More than ever, mainstream parties have been blamed as « complicit » in this surrender of sovereignty.

With this frontal denunciation of mainstream parties, but also with the rebuttal of the ideas of political consensus inherent to the usual democratic debates, the political communication of the 2014 European elections has become the testing ground of several demagogic parties, frequently characterized as « populists ». They took advantage of this platform to make their voices heard, and then grasped power in several countries of the European Union. One can also glimpse in this movement the birth of the idea of « clearing off » (politicians and parties), which made the later happiness of some newcomers on the political chess boards of several countries of the Union, with notably the 2017 « party-less » victory Emmanuel Macron in France in 2017.

Looking at the political communication flows of the 2014 European elections thus made it possible to show that their « second-order » status had become questionable: if their immediate result – the composition of the European Parliament – did not change very much, the influence of these elections on the internal votes that followed in the EU countries is far from negligible.

This conference proposed to its contributors to draw up an initial assessment of the political communication of the 2019 European elections by particularly exploring three points: 

– a comparative analysis of the political communication strategies and tactics of the campaign in the European Union, through all the communication tools and methods, including possible subversive uses of social networks and the deliberate use of fake news;

– linking content and programs with the political evolution of many EU countries since the previous European elections, which will lead to consider the balance between national issues and European issues, some seemingly becoming crucial for politicians in office (starting with France);

– finally, the evaluation of the « disruptive » or, on the contrary, more classical feature of political communication at the European level; will we be witnessing a banal practice of political communication across the countries of the Union? Or will the diversity and fragmentation of political landscapes and the increased growth of social networks spark innovation and creativity?

These central questions have been the subject of the international conference on Comparative Political Communication held in Nice on July 1st and 2nd, 2019, in the framework of cooperation between the « Sic.Lab Méditerranée » laboratory of the Côte d’Azur University (www.siclab.fr) and the Center for Comparative Studies in Political and Public Communication (www.ceccopop.eu). This scientific event has brought together researchers and communication professionals on the Carlone Campus of the LASH Faculty of the Côte d’Azur University and at the Mediterranean University Center, located on the « Promenade des Anglais ».

The conference was organized by Philippe J. Maarek, Professor specialized in Political Communication at the Paris Est Créteil University (UPEC), former president of the Political Communication Research Sections of IPSA and IAMCR, associate member of the Sic.Lab and head of CECCOPOP. He had ensured its scientific coordination with Nicolas Pelissier, Professor of Information Sciences and Communication at the University of Côte d’Azur and Head of Sic.Lab Méditerranée (EA 3280).